Naît-on leader ou le devient-on?

Publié le 14 décembre 2024 à 21:43

Le leadership est une qualité souvent admirée, valorisée et très recherchée en entreprise mais elle suscite une question fondamentale: naît-on leader ou le devient-on? Cette interrogation, que se posent depuis longtemps chercheurs, entrepreneurs et managers, nous amène à comprendre le leadership, explorer ses multiples facettes et son impact sur l'organisation, ce qui nous permettra de répondre à cette question fondamentale.

Qu’est-ce que le leadership et en quoi il est important pour une organisation

Le leadership est la capacité d'influencer, de guider et de mobiliser un groupe de personnes vers l'atteinte d'un objectif commun. Il repose sur des compétences interpersonnelles, des qualités de vision et de stratégie, ainsi que sur une aptitude à inspirer confiance et engagement. Contrairement à la simple gestion, qui se concentre sur les processus et l'organisation, le leadership implique souvent une dimension émotionnelle et motivationnelle, permettant de fédérer les individus autour d'une vision partagée.

Le leadership est donc un concept multidimensionnel qui se manifeste sous diverses facettes, adaptées aux situations et aux besoins des équipes ou des organisations. Le leadership transactionnel, par exemple, repose sur des échanges directs, où des objectifs clairs sont établis et récompensés, favorisant la productivité immédiate. À l’opposé, le leadership transformationnel inspire par une vision ambitieuse et un engagement profond, cherchant à mobiliser les équipes autour de projets innovants et à long terme. Le leadership participatif, quant à lui, valorise la collaboration en impliquant les membres dans les décisions, renforçant ainsi la cohésion et la satisfaction collective. D’autres styles, comme le leadership charismatique, tirent leur force de la personnalité magnétique du leader, tandis que le leadership adaptatif démontre une flexibilité essentielle dans des contextes en constante évolution, tels que les crises ou les changements technologiques. Ces différentes approches, qui peuvent coexister chez un même individu, reflètent l’essence du leadership moderne : une capacité à mobiliser, inspirer et guider tout en répondant aux défis et opportunités d’un monde complexe.

Le leadership, dans ses multiples formes, offre donc des bénéfices globaux en stimulant l'innovation, en renforçant l'engagement et la motivation des équipes, en favorisant la résilience face aux défis, et en créant une culture organisationnelle positive propice à la productivité et à la réussite à long terme.

L'essence du leadership: le caractère

Le leadership tire toute son essence dans le caractère. Le caractère joue un rôle central, influençant directement la prise de décision et les performances organisationnelles. En effet, une étude a révélé que les organisations administrées par des dirigeants ayant un caractère fort, ceux que les employés jugent très intègres, responsables, indulgents et empathiques, ont un rendement des actifs près de cinq fois supérieur à celui des organisations dirigées par des dirigeants ayant un caractère faible. Les dirigeants dotés d'un caractère solide favorisent des résultats positifs, car il sert de fondement à tout jugement et à toute prise de décision, renforçant l'importance de cette qualité.

Contrairement à certaines idées reçues, le caractère n'est pas figé, il peut être cultivé à travers un processus structuré en cinq étapes : découvrir (découverte des forces latentes), activer (démonstration du caractère), renforcer (développement), connecter (interconnexion des différentes dimensions du caractère) et préserver (résistance au stress et aux différentes situations).

Le leadership se définit lui par dix dimensions du caractère : intégrité, humilité, courage, humanité, dynamisme, responsabilité, tempérance, justice, collaboration et transcendance qui tous interagissent avec le jugement. Selon leur intensité et équilibre, ces dimensions peuvent devenir des forces vertueuses (assumes ses responsabilités, accepte les conséquences, consciencieux, responsable, authentique, doté des principes, cohérent, etc.) ou des faiblesses (égocentrique, conflictuel, étroit d'esprit, pas souple, déconnecté, menteur, manipulateur, etc.).

En influençant la culture organisationnelle, le caractère favorise des comportements éthiques et une prise de décision éclairée, consolidant ainsi le bien-être et la performance globale.

Pour maximiser cet impact, les organisations doivent intégrer le développement du caractère dans leurs pratiques clés, telles que le recrutement, la formation et l'évaluation. En valorisant le caractère, elles créent un environnement propice à l'excellence et à l'épanouissement collectif.

Naître leader : le poids des dispositions naturelles

Certains aspects du leadership semblent innés. De nombreuses études suggèrent qu'il existe des traits de personnalité qui favorisent le leadership, comme la confiance en soi, l’aptitude à communiquer, l’empathie, et même une forme de charisme naturel. La psychologie des traits de personnalité, notamment le modèle des Big Five (extraversion, agréabilité, conscience, stabilité émotionnelle, et ouverture à l'expérience), montre que certaines personnes, par leur nature extravertie et leur stabilité émotionnelle, possèdent des prédispositions pour mobiliser et motiver les autres.

De plus, des recherches en génétique ont mis en lumière l’existence de facteurs héréditaires influençant des aptitudes à diriger. Selon une étude de l’University College London, environ un tiers de la variation de ces traits pourrait être expliquée par la génétique. Autrement dit, certains individus naîtraient avec une plus grande propension à devenir leader que d'autres.

Cependant, les dispositions naturelles ne font pas tout. Un bon nombre de leaders ayant marqué l’histoire – comme Steve Jobs ou Eleanor Roosevelt – n’étaient pas nécessairement destinés, dès leur naissance, à devenir des figures influentes.

Devenir leader : l’influence de l’expérience et de l’apprentissage

Si certaines dispositions naturelles peuvent aider, la majorité des compétences de leadership se développent avec le temps, les expériences et surtout l'apprentissage. Dans ce sens, le leadership est autant une compétence qui se travaille qu'un potentiel latent.

La plupart des leaders commencent par apprendre de leurs mentors, en observant les leaders autour d'eux, ou en lisant sur le sujet. Par exemple, la formation en leadership, le coaching et les retours d'expérience dans des contextes professionnels permettent aux individus d'acquérir les compétences nécessaires (compétences relationnelles, compétences organisationnelles, compétences opérationnelles, compétences stratégiques) pour diriger efficacement. Des qualités telles que l’écoute active, la prise de décision stratégique, la gestion du stress et la capacité à fédérer une équipe peuvent toutes être cultivées et perfectionnées.

Les épreuves de la vie jouent également un rôle essentiel dans la formation d’un leader. Parfois, ce sont des expériences difficiles, comme surmonter des échecs, gérer des crises ou relever des défis importants, qui forgent le caractère et les compétences d'un leader. Les leaders résilients et empathiques, par exemple, sont souvent ceux qui ont fait face à des épreuves personnelles ou professionnelles, ce qui leur a appris à s’adapter et à être sensibles aux besoins des autres.

La synergie entre nature et culture

Il semble donc que la question de savoir si l’on naît leader ou si on le devient n’ait pas de réponse simple, il s'agit un peu des deux. Un bon leader naît probablement avec certaines prédispositions qui facilitent le développement de son potentiel. Mais il est tout aussi vrai que sans des expériences enrichissantes, des efforts personnels et un apprentissage constant, ces qualités innées ne suffiront pas à faire de lui un leader efficace.

Le leadership résulte donc souvent de la rencontre entre des traits naturels et des influences extérieures. Pour illustrer ceci, prenons le cas d’Oprah Winfrey. Oprah est une animatrice de débats télévisées, une productrice et propriétaire de médias. Dotée d’un charisme indéniable, elle a également su, tout au long de sa vie, développer ses compétences en communication, en gestion et en développement personnel. Son parcours démontre que, même en partant avec des atouts naturels, il est nécessaire de travailler sur soi-même pour devenir un leader accompli. Les qualités nécessaires au leadership – communication, écoute, prise de décision, empathie – peuvent être cultivées par l’apprentissage, l’expérience et un engagement à se développer soi-même.

 

A la question naît-on leader ou le devient-on, la réponse est donc qu’il s’agit d’un peu des deux. Si les dispositions naturelles peuvent donner un avantage, le vrai leadership se développe avec le temps, l’expérience, et la volonté de progresser. Les grands leaders sont ceux qui, en plus de leurs qualités innées, s’engagent dans un processus constant d’apprentissage et d’amélioration.

 

Alors peut-on tous devenir leader, autrement dit le leadership est-il un objectif souhaitable pour tous ? La réponse varie selon les individus. Tout le monde n’aspire pas à diriger, mais chacun peut développer des compétences de leadership dans sa sphère d’influence, que ce soit dans sa famille, dans une équipe, ou même en tant que mentor pour des pairs. Si certains naissent avec des facilités pour mener, tout le monde peut apprendre à être un leader dans les domaines qui lui tiennent à cœur.

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